« J’suis l’andouille qui fait l’imbécile », l’andouille, on la retrouve jusque dans les sketches de Coluche. C’est vous dire si cette charcuterie est populaire. Ici, nous allons vous parler de l’andouille de Vire, une andouille normande, et tant pis si nous sommes Bretons !

Ses particularités

Alors oui, l’andouille de Vire est normande, et de ce fait se distingue de son homologue bretonne, l’andouille de Guémené. En premier lieu, la différence se fait sur la recette : en effet, l’andouille de Vire mélange le chaudin c’est à dire le gros intestin (à hauteur de 50%) avec le menu, à savoir l’intestin grêle du cochon, et l’estomac. En second lieu, la différence se fait sur l’aspect. Le tout est haché pas trop menu pour pouvoir toujours identifier les différents morceaux. Ce qui fait qu’à la coupe, la chair est marbrée et plus foncée.

Les fondamentaux

On retrouve cependant ce qui fait la recette de l’andouille : une préparation minutieuse des abats, le salage qui doit durer plusieurs jours, le montage des chaudins en écheveaux à la main, séchage et assaisonnement, puis l’enrobage en boyaux naturels. Vient ensuite l’étape du fumage qui lui donnera sa robe noire, bosselée et irrégulière.

Vous en trouverez sur le site de la Maison Lefevbre en morceau de 350 g ou de 700 g pour une demi andouille.

andouille de vire

Comment manger votre andouille de Vire ?

Voici quelques conseils de dégustation

Traditionnellement et comme toute charcuterie, l’andouille se déguste froide, coupée en fines rondelles. On peut manger la peau, mais attention, elle est très fumée, et le goût est très fort. L’andouille se prête bien à des accords avec des vins blancs secs et vifs.

Mais on peut aussi la déguster chaude, coupée en rondelles plus épaisses (1 cm), et revenues à la poêle. Dans une salade, accompagnée de saucisson sec. Et pourquoi ne pas revisiter la recette du croque monsieur en « croque andouille » ?

L’andouille, une charcuterie chargée d’histoire

Honnêtement, comment un boyau de porc rempli de tripes en est venu à désigner un homme ou une femme à la stupidité attendrissante ?

Le mot est attesté en 1178 dans le Roman de Renart où le mot va désigner l’andouille qui pend au plafond pour qu’elle sèche à l’abri des rats. Le terme est d’ailleurs dans le Code des usages de la charcuterie. Parce qu’elle était pendue au plafond, il fallait être grand pour les attraper, et donc est née l’expression « dépendeur d’andouilles », désignant un homme trop grand, à l’air nigaud, tout juste capable de décrocher les andouilles.

Le terme est même passé dans le domaine de la mode dans l’expression « être ficelé comme une andouille » signifiant être trop à l’étroit dans ses vêtements. Cette expression est intéressante car elle fait allusion à l’expression vieillie « vêtir les andouilles », terme technique signifiant les farcir avec de la chair hachée.

Ce qu’il faut retenir de l’andouille de Vire, c’est qu’elle est goûtue, charnue, et gourmande. Pour les amateurs de charcuterie avec du caractère comme pour ceux qui souhaitent découvrir autre chose que la saucisse sèche.

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